09h52 CET
16/12/2024
En pleine reconstruction, les Bleues connaîtront lundi leurs adversaires pour la phase de poules de l'Euro, en juillet 2025, leur prochain objectif majeur après leur échec en quart de finale des Jeux olympiques à domicile.
L'équipe de France, qui ambitionne depuis si longtemps de rivaliser avec les meilleures, peut-elle rêver d'un premier titre alors qu'elle sort d'un record négatif de sept défaites pour neuf victoires en 2024, et finit pour la première fois l'année hors du Top 10 mondial (11e au classement Fifa) ?
Le tirage au sort, à partir de 18H00 à Lausanne, la range au moins parmi les favorites puisque les Bleues figureront dans le premier chapeau aux côtés de la Suisse, pays hôte, de l'Espagne championne du monde et de l'Allemagne médaillée de bronze aux JO.
Devancées par les Bleues dans leur groupe d'éliminatoires de l'Euro, privées des JO (où elles auraient porté les couleurs britanniques si elles s'étaient qualifiées), les tenantes du titre anglaises feront figure d'épouvantail du deuxième chapeau, avec l'Italie, l'Islande et le Danemark.
Les Néerlandaises, Suédoises, Norvégiennes et Belges composeront le troisième chapeau, alors que Finlande, Pologne, Portugal et Pays de Galles complèteront le plateau du tournoi (2 au 27 juillet 2025).
- La malédiction des quarts -
Les Bleues, prétendantes depuis plus de dix ans au podium de toutes les compétitions qu'elles disputent, entament un nouveau cycle, entraînées depuis la fin des JO par Laurent Bonadei, après avoir enchaîné les déconvenues.
Pourtant devant leur public, elles ont chuté lors du tournoi olympique dès les quarts de finale face aux futures médaillées d'argent brésiliennes (1-0), sans jamais enthousiasmer dans le jeu.
C'est surtout leur septième défaite à ce stade lors des huit dernières compétitions majeures auxquelles elles ont participé (Coupes du monde, Euros, JO), signe d'un plafond de verre face aux nations majeures qu'elles échouent pour l'heure à briser.
Elles ont encaissé 23 buts en 16 matches joués cette année, soit le pire total de leur histoire, et la double défaite face aux Espagnoles - 2-0 en février en finale de la Ligue des nations, 4-2 début décembre en amical - a largement exposé leur fragilité défensive.
A son arrivée, Laurent Bonadei a lancé plusieurs chantiers, notamment sur la question du mental en engageant le préparateur Thomas Sammut, qui a épaulé le quadruple champion olympique Léon Marchand.
- Reconquérir le public -
Sur le terrain, il a opté pour un nouveau système en 3-4-3 basé sur le pressing, la possession, loin de ce que proposait son prédécesseur Hervé Renard, qui souhaitait avant tout un jeu physique.
Dans les buts, le nouveau sélectionneur a décidé de nommer Constance Picaud N.1 à la place de Pauline Peyraud-Magnin. Mais ni l'une ni l'autre n'a convaincu à 100% et ce poste, désormais entraîné par Lionel Letizi, comporte encore des doutes.
Le dernier chantier est celui du public: après des Jeux olympiques ratés et une autre élimination en quart de finale lors du Mondial-2023, les stades en France se sont vidés et les audiences télévisées sont en chute libre.
Un beau parcours à l'Euro-2025 pourrait créer un nouvel élan, un enjeu qui concerne d'ailleurs le tournoi dans son ensemble: fin octobre, l'UEFA faisait de la création d'une "culture de supporters", pour remplir les stades au delà des pics d'affluence des plus belles affiches, un objectif majeur de son plan de développement du foot féminin d'ici 2030.