Vainqueur sans panache ni passion d'un Angers affaibli par les absences (2-0), Rennes s'est au moins offert une trêve au chaud dans le ventre mou de la Ligue 1, dimanche, lors de la 15e journée, même si le chantier reste de taille.

Douzièmes avec 17 points, Rennes est encore loin du wagon européen mais il a au moins quatre points d'avance sur la zone rouge, à laquelle le SCO (15e), avec 13 unités, n'échappe que grâce à une meilleure différence de buts que Saint-Etienne (16e).

Même système, même joueurs, même sentiment de torpeur généralisée, même ennui chez les spectateurs: l'arrivée de Jorge Sampaoli, relégué dimanche dans les tribunes après son carton rouge à Nantes, n'a décidément pas changé grand chose pour le moment.

Le 5-0 contre Saint-Etienne, qui avait basculé peu après la demi-heure de jeu avec un pénalty et un carton rouge contre les Verts qui s'étaient créés la meilleure occasion jusqu'alors, était trop beau pour être vrai.

Il manque encore beaucoup de choses aux Rouge et Noir pour retrouver le statut de prétendant à l'Europe qui était le leur il y a un peu plus d'un an.

L'illustration la plus évidente de cette absence d'entrain et de foi dans un quelconque projet collectif aura été la réaction morose après l'ouverture du score.

Après avoir coupé, en pleine extension et de la tête, un centre de Ludovic Blas venu de la droite (1-0, 33e), Albert Gronbaek, qui avait remplacé Amine Gouiri, blessé, à la 15e minute, a juste levé la main vers le ciel et quelques coéquipiers sont venus le féliciter mais avec aucun sourire en vue.

- Peu de coeur -

Dans un sens, cette modestie pouvait sembler de bon aloi après une première demi-heure de jeu soporifique, marquée seulement par une frappe de peu à côté de Jordan James à la 5e minute.

Mais elle est surtout le signe d'une équipe qui montre très peu de coeur dans ce qu'elle fait.

La volée de bois vert reçue par Arnaud Kalimuendo de la part de Blas et de Lorenz Assignon pour ne pas s'être engagé au-delà du point de penalty sur un centre rentrant du même Blas, à la 44e, a aussi été symbolique de ce manque de détermination flagrant.

La suite du matche n'a, d'ailleurs, pas été plus emballante, Rennes passant même tout près de la correctionnelle avec une tête d'Ibrahima Niane de peu au-dessus (45+1).

Même le 2-0 au début du temps additionnel du second acte, sur une frappe d'Assignon déviée et qui a lobé Fofana, a eu davantage le goût du soulagement que de la franche satisfaction.

Si l'opposition très faible en face n'a sans doute pas aidé, on se demande d'où pourrait venir le supplément d'âme qui remettra de la passion dans la saison rennaise.

Tous les regards se portent évidemment vers le mercato d'hiver avec un actionnaire qu'on dit prêt à un nouvel effort après avoir pourtant déjà fait venir huit nouveaux joueurs à l'été, dont beaucoup déçoivent jusqu'ici et pourraient ne pas faire de vieux os sur les bords de la Vilaine.