10h02 CEST
06/04/2025
Volcanique par essence, l'OM s'est approché de l'éruption cette semaine après la défaite ramenée de Reims, la quatrième en cinq matchs, qui a alourdi l'atmosphère entre Roberto De Zerbi et ses hommes et les oblige à une réaction dimanche contre Toulouse.
Vendredi, les 15 premières minutes d'entraînement étaient ouvertes à la presse. Les journalistes présents ont donc pu voir au bord du terrain le directeur du football Medhi Benatia et le conseiller sportif Fabrizio Ravanelli, ce qui est habituel, mais aussi le président Pablo Longoria, ce qui l'est moins.
Le propriétaire Frank McCourt sera là lui aussi dimanche au Vélodrome et l'ambiance semble donc à l'union, alors que l'actuelle série de mauvais résultats a mis en péril une qualification directe pour la Ligue des Champions qui semblait immanquable il y a un mois et demi.
Les quatre revers subis lors des cinq dernières journées ont également porté sur les nerfs de tout le monde et notamment de De Zerbi, qui après le naufrage rémois (3-1) a choisi de sévir avec deux jours de repos supprimés.
La tension a ensuite atteint son sommet lundi avant l'entraînement entre un coach exaspéré et des joueurs dont certains "n'étaient pas contents et ont traîné des pieds", selon une source proche du vestiaire.
- Pas Knysna -
Jeudi soir, le site de L'Equipe a même parlé d'un "début de mutinerie" et vendredi, il était l'heure d'essayer d'éviter que le début d'incendie se transforme en brasier incontrôlable.
En conférence de presse, le premier pompier a été Neal Maupay, qui découvre cette saison l'état de crise quasi-permanent dans lequel vit l'OM.
"Il n'y a pas de cassure entre le coach et nous, au contraire", a assuré l'attaquant, qui pourrait être titulaire dimanche, Amine Gouiri étant incertain.
"Il n'a jamais été question de ne pas s'entraîner. On n'a pas du tout pensé à ça, à Knysna, au bus, à la lettre... On a juste mis les choses au clair et on s'est dit les choses. Je suis sûr que ça va nous servir", a-t-il ajouté.
Pas de Knysna, de grève de la Commanderie ou de mutinerie, donc, et si on ne cache pas au club que la journée de lundi a été vraiment crispée, on assure tout de même que tout le monde a bien travaillé ensuite et reste pleinement tourné vers l'objectif Top 3.
- "J'adore les polémiques" -
De son côté, De Zerbi est apparu combatif tout au long d'une conférence de presse fleuve, où il a évoqué en vrac l'inquiétude de sa mère, les séances d'entraînement programmées à 5h30 du matin au mois de novembre et son envie de voir contre Toulouse des joueurs "assatanati", ce que l'on pourrait traduire par ayant "le diable au corps" ou "possédés".
Alors que la Ligue des Champions et la pertinence du projet "sur trois ans" vanté par la direction marseillaise passe sans doute par un succès contre Toulouse, l'Italien a par ailleurs assuré qu'il restait pleinement investi.
"Moi je suis à fond. Enervé par les derniers matches mais à fond. C'est mon atmosphère préférée. Je l'ai déjà dit, je sais que Marseille est le meilleur endroit pour moi", a-t-il ainsi lancé, balayant les informations de la presse italienne sur un intérêt supposé de l'AC Milan.
"Des meilleurs entraîneurs que moi pour Marseille, il y en a sûrement, peut-être un milliard. Mais qui sont prêts à donner autant que moi, je ne sais pas", a-t-il ajouté.
Et alors que sa personnalité explosive a à la fois porté l'OM et l'a obligé à vivre sur un fil depuis l'été dernier, le Lombard a même utilisé le français, une première depuis son arrivée en L1, pour redire combien il se sentait vraiment dans son élément: "Aujourd'hui je suis très heureux d'être l'entraîneur de Marseille, parce que j'adore les polémiques."