10h02 CEST
06/04/2025
Cloué à la dernière place depuis deux mois, Montpellier coule à pic vers la Ligue 2 et semble promis à la descente, 16 ans après sa dernière montée, à moins d'une réaction dimanche à la Mosson devant le Havre, barragiste en regain de forme.
La décision de la commission de discipline, qui a validé mercredi le succès de Saint-Etienne (2-0) à la suite du match arrêté à la Mosson le 16 mars après des incidents en tribune, a torpillé le soupçon d'espoir entretenu par les dirigeants montpelliérains.
A sept journées de la fin, l'équipe dirigée par Jean-Louis Gasset compte désormais neuf points de retard sur le Havre et 11 sur Reims, premier non-relégable.
"C'est pratiquement fait, mais pas mathématiquement fait. S'il reste un pourcent, on joue ce pourcent", assure pourtant Gasset. Conscient du retard et surtout des lacunes de son équipe, le coach montpelliérain attend surtout un véritable sursaut d'orgueil de ses joueurs, qui ne gagnent plus depuis fin janvier.
"On a marqué un but en huit matches. On ne peut pas finir une saison comme ça. Il faut avoir de la dignité et finir au moins la tête la plus haute possible", espère-t-il pour suspendre une série de huit défaites.
Mais rien ne semble devoir annoncer le réveil d'une équipe lâchée par ses leaders, à l'investissement contesté et dépourvue de ressources mentales.
Ni l'ex-capitaine Téji Savanier, tenté par un départ cet hiver, ni le gardien Benjamin Lecomte, ni le vice-champion olympique Joris Chotard n'ont réussi à remettre le bateau à flot.
- Avoir faim -
"On est bien sûr en grande partie responsables, nous les cadres, de cette faillite collective. On nous tape beaucoup dessus parce qu'il faut trouver des coupables, mais on n'est pas les seuls responsables", nuance l'expérimenté Jordan Ferri.
En ce début de printemps, le calendrier pouvait permettre à Montpellier de se redresser et de lutter au moins pour la place de barragiste. Mais il a jusqu'ici perdu chaque match joué face aux cinq autres candidats au maintien (Saint-Etienne, Le Havre, Reims, Angers, Nantes).
Quant au mercato hivernal, s'il a en partie renfloué les caisses d'un club fragile économiquement, il a aussi provoqué une véritable cassure.
Le départ conjugué de trois attaquants -- Akor Adams, Arnaud Nordin et Mousa Tamari -- a en effet désamorcé le faible pouvoir offensif du MHSC. L'avant-centre Andy Delort, arrivé en janvier, est de son côté toujours en quête de son premier but.
Et la défense, l'une des plus vulnérables de L1 (62 buts encaissés), ne réussit pas à se stabiliser en raison de la ribambelle de blessures qui l'affecte depuis le début de saison et laisse à l'écart des éléments aussi essentiels que Becir Omeragic ou l'ex-international serbe Nikola Maksimovic, indisponible jusqu'au terme du championnat.
Face au Havre, qui a pris sept points au cours des quatre derniers matches, Montpellier sera donc exposé à un vrai défi mental.
"Quand Le Havre gagne à Lille, je me dis qu'ils ne veulent pas mourir et qu'ils ont faim. Ils étaient programmés pour faire ça et savent qu’il va falloir aller au bout des choses pour s’en sortir. C’est cet état d’esprit qu’il aurait fallu avoir", a relevé Gasset. Lui et ses hommes doivent désormais donner 100% pour préserver 1% de chance de maintien.